Cela fait 4 semaines
que nous sommes arrivés à la ferme de cerises, située au beau milieu des
vallées à quelques kms au Nord d’Adélaïde. Elle appartient à un jeune couple
d’Australien, David et Elise, qui ont décidé d’acheter ces terres il y a 7 ans
afin d’y planter des cerisiers, activité principale de la région, ainsi que
des citronniers et des pruniers.
Le soir de notre
arrivée, nous avons été accueillis par 2 couples de backpackers qui ont
commencé 3 semaines plus tôt. Les présentations faites, ils nous ont expliqué
le fonctionnement du taff, les horaires, le pointage pour la paie, … Puis, 2
autres couples revenant de la plage sont venus nous saluer à leur tour. Au
total, 10 backpackers français prêt à bosser dans la joie et la bonne
humeur !
Nous étions de vieux
routards face aux jeunes fraichement arrivés d’il y a 1 mois. Leur objectif
était le même : bosser le plus tôt possible afin de se mettre un p’tit
pactole de côté avant la conquête de l’Australie. Durant le séjour à la ferme,
ils m’ont demandé des conseils pour la route, les endroits à ne pas louper, …
Je me suis donc improvisé prof où ils venaient le soir avec leur plan de
l’Australie pour y noter les infos utiles. C’est ça aussi l’esprit
backapcker : échanger les bons tuyaux !
Pour notre premier
jour, nous avons commencé à 8h du mat’. Nous nous sommes levés 1h plus tôt afin
de prendre un bon petit déj’, nos repères et surtout, ne pas arriver en retard
le premier jour ! Nous nous sommes rassemblés devant l’entrepôt, et hop,
tous dans le 4x4 du boss direction les vergers de cerise pour la première
journée de picking. A 10 dans ou à l’arrière du 4x4, je peux vous dire qu’il
vaut mieux bien s’accrocher, surtout vu la pente ! Une fois au sommet,
alors que le chef nous expliquait quelles rangées d’arbres sont à cueillir,
Titia et moi étions en admiration devant la beauté du paysage. Les premiers
rayons du soleil éclairaient la vallée face à nous dévoilant les différentes
teintes de vert, la ferme avec les 5 vans qui nous paraissaient si petits vu d’ici
et la ville d’Adélaïde au loin, qui pointait son nez sur la gauche, nichée
entre deux vallées. Wahouuu !!! Nous avons eu la même pensée au même
moment : quelle chance d’avoir décroché ce job !
Le boulot était le même chaque jour, David, notre chef, nous amenait dans le verger et nous montrait quelles rangées étaient à « picker ». Il y avait une dizaine de variétés de cerises différentes et elles ne mûrissaient pas au même moment et heureusement ! La météo était le facteur le plus important dans la croissance des cerises et c’est elle qui nous faisait lever tôt ou non selon la chaleur. Le picking n’était pas notre seule activité, nous faisions également du packing. Le packing consistait à trier et mettre en boîte les cerises cueillies. Généralement, le ratio était de 2 à 3 jours de picking pour ½ journée de packing. Nous faisions environs 40h/semaine. Ce qui est loin des 80h de notre ancien taff, mais ce n’était pas plus mal, ça nous laissait le temps d’en profiter un peu plus.
Une très bonne
ambiance régnait au sein du groupe malgré des affinités plus prononcées avec
certaines personnes. Ce qui était bien dans ce boulot, c’est que nous étions
souvent en groupe pour cueillir, nous pouvions donc papoter, échanger, raconter
des conneries,… Les heures passaient sans s’en rendre compte ! Après la
journée de taff, nous avions pris l’habitude de boire une mousse ou deux, de
faire un billard, de jouer aux fléchettes ou au foot, puis de manger tous
ensemble dans le hangar. La belle vie quoi ! Le dimanche après-midi, qui
était notre demi-journée de repos, ou pendant les jours libres, nous allions
ensemble en ville, au resto, à la plage, à la piscine, pique-niquer dans un
parc,… Tant de bons moments qui resteront gravés dans nos mémoires.
Logiquement, nous
devions bosser jusque Noël. Mais la météo en a décidé autrement et les cerises
ont mûri plus vite que prévues. Au final, nous avons terminé une semaine plus
tôt… Un barbec/bière fût organisé par les patrons pour fêter le dernier jour et
la fin de la récolte. A une semaine de Noël, que nous voulions passer à
Adélaïde, nous ne pouvions pas rester là à ne rien faire. Nous avons donc
rappelé Naomi, la voisine de nos amis retraités de Cherryville qui nous avaient
mis en contact avec elle avant de travailler à la ferme. Elle avait 2 jours de
boulot pour nous dans son jardin. Pourquoi pas !
Elle nous avait
donné rendez-vous à 8h du mat’ devant chez elle pour commencer. C’est là que
nous avons appris que Naomi était botaniste, qu’elle donnait des cours dans une
université d’Adélaïde et qu’elle s’occupait d’entretenir sa propriété qui
faisait partie d’une réserve naturelle de 40 ha. Notre boulot consistait à
enlever les mauvaises herbes afin d’empêcher la prolifération de ces dernières
et de pouvoir laisser se propager les végétaux typiques de cette région dans le
but de protéger la faune sauvage. Car selon elle, si on ne fait rien, 50% des
espèces d’oiseaux de cette région disparaîtront d’ici les 10 prochaines années…
Elle nous laissait
seul la journée, au beau milieu des bois, à déraciner tant bien que mal les
mauvaises herbes pendant 7h. Je peux vous dire que notre dos en a pris un
coup ! Naomi a acheté 10 lamas afin de l’aider à tondre. Ça nous a un peu
surpris la première fois que nous nous sommes retrouvés nez à nez avec eux mais
fort heureusement, nous ne nous sommes pas fait cracher dessus ^^
A la fin de notre
première journée, sur le chemin du retour vers la maison de Naomi, nous sommes
tombés sur Jon et Evelyn, nos amis retraités, qui nous ont invités à venir dîner
chez eux le soir même. Enfin… plutôt à prendre le thé. Nous n’avions pas trop
compris au début, pourquoi prendre le thé à 20h… ??? Mais bon, c’est
peut-être comme ça ici. Et c’est seulement après que nous avons compris que pour eux, le
dîner peut aussi se dire le thé !!! Et quel dîner ! Nous nous serions
crus dans un dîner presque parfais, les assiettes étaient très bien préparées et bien
copieuses, accompagnées d’un bon vin rouge, quel délice ! En dessert, une
bonne tarte aux pommes faite maison. Nous avons passé le reste de la soirée à
parler de voyage et d’aventure. C’est de cette manière que nous nous sommes
quittés, pour la dernière fois cette fois-ci… Main nous tâcherons de garder
contact par email.
Le jour suivant, qui
était notre dernier jour de taff, et oui 2 jours ça passe vite, nous avons
passé la soirée chez Naomi à discuter de choses et d’autres et à parler
français ! Elle apprend notre langue avec un ami à elle. Nous lui avons
donc appris 2/3 trucs et traduit quelques phrases.
Le soir même, nous
sommes repassés à la ferme de cerises pour dire aurevoir à David et Elise ainsi
qu’à leurs 5 enfants, tous des garçons, dont un 6ème en préparation.
Ils nous ont annoncé qu’ils aimeraient que nous restions ici pour fêter Noël
avec eux et leurs familles. Nous avons accepté direct !!! Quelle chance
que de pouvoir fêter cet évènement avec une famille australienne ! Un
autre couple de backpacker était également de la partie.
En ce qui concerne le réveillon,
nous l’avons passé dans le hangar à la ferme en compagnie de 2 couples de
français avec qui nous avions bossé. Nous avons gardé les traditions en
mangeant des fruits de mer. Mais impossible d’acheter leurs huîtres. Ici, ils
retirent le jus de l’huître avant de les vendre. Elles sont noires et
desséchées… Pas envie d’être malade pour le lendemain ! Nous avons pinté
tout en nous remémorant les bons moments passés ici.
Le jour de Noël,
35°C et grand soleil. Ok, nous ne sommes pas chez nous ! Tenue légère pour
tout le monde. Nous étions une 20aine autour de la table. En entrée, tout comme
en France, nous avons eu droit aux fameuses huîtres…très très bonnes !!!
Bonne surprise vu leurs têtes ! Le plat principal fût du Turkey, qui est
une espèce de dindon à tête rouge et jaune vivant dans les forêts tropicales de
la côte est. Ça ressemble beaucoup à du poulet ! Et en dessert, différents
gâteaux, tartes et meringues.
Bonne ambiance à
table et obligation de ne parler qu’en anglais !!! Ce fût très intéressant
de discuter avec le beau-frère d’Elise qui est policier et qui m’a expliqué
leur fonctionnement en Australie et le rapport avec les aborigènes. Titia, de
son côté, passait le plus clair de son temps avec les 2 derniers enfants des
patrons, de 2 et 4 ans. La journée fût bien arrosée et courte : 12h – 19h.
Ce ne fût pas plus mal, car nous devions nous lever tôt le lendemain pour aller
chercher notre pote français, Luc alias Courche, chez sa sœur qui vît près d’Adélaïde afin de
rejoindre Sydney en 3 jours pour y intercepter mon frère et nos amis pour un
trip de 2 semaines.
3 commentaires:
Bravo pour le boulot,bonne pioche:Ou plutôt bonne cueillette.
C'est vraiment incroyable de voir des gens aussi accueillant,la vidéo est pas mal non plus ,on est content que vous ayez put faire noël,dans une famille australienne;car rien qu'à deux, cela aurait été plus triste.
Mais sachez que vous l'avez fait aussi ,avec nous par la pensée.
Bisous à vous tous car à l'heure ou je vous réponds ,je sais qu'Olivier est arrivé.
Bisous bisous.
Super ! vous avez même eu droit au père Noël.
Ca nous a fait vraiment chaud au coeur de savoir que vous alliez passer Noël en "famille" même si ce n'était pas la vôtre.
Ce Noël 2012 restera pour vous inoubliable à tous points de vue !
Nous vous souhaitons de passer une excellente fin d'année et de très bien démarrer 2013 ! et, à mon avis, ce ne sera pas difficile, vous êtes très bien entourés ! Gros, gros bisous, on pense fort à vous tous.
bonne fin d'année à vous tous et bonne continuation bisous alain brigitte
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