jeudi 30 août 2012

Du vert et du bleu, en veux-tu ? En voilà !

Après avoir quitté  le Centre et sa mythique ville d’Alice Springs, un long chemin nous attendait jusqu’à la côte Est… Plus de 3 jours de traversée pour plus de 2 100 kms à travers une route désertique parsemée de quelques villes minières avec pour seules divertissements, un croco géant empaillé, une statue d’un barramundi (poisson local) ou encore une statue d’un mineur et de son perroquet… Ok il est vrai, nous ne nous sommes pas attardés dans ces villes au combien dynamiques ! Au passage, nous avons franchi une nouvelle frontière : « Welcome to Queensland » !


Malgré l’ennui de la route, nous avons quand même su y ajouter un peu de stress malgré nous !! Tout d’abord avec l’essence. Nous avons mal jaugé les distances entre les pompes à essence, grave erreur en Australie, et au petit réveil au moment d’allumer le moteur, je me rends compte que nous sommes près du petit « E » sur le compteur… « E » comme « empty » soit vide (le contraire nous aurait arrangé)… Et par chance, la prochaine station-service n’est qu’à…150 kms… Je lance un « c’est  jouable mais chaud ! », ok ça ne rassure pas ^^. Mais avec Titia au volant, fille de routier, ça ne pouvait que le faire ! Donc, nouveau record de distance avec un plein pour Olica : 482 kms !!! Je ne prendrais pas le risque de tenter de le battre, sauf avec notre jerrican rempli, si on ne l’avait pas perdu en route à cause de ces nouveaux extenseurs de mer*e ! Ensuite, il y a eu mon fameux raccourci pour gagner une centaine de kms… Pour la faire courte : une portion de route de 500 kms en travaux, avec des feux rouges tous les 10 kms et des passages à une voie, en gros, si t’as un road-train qui arrive en face, tu dois aller sur le côté pour le laisser passer, dans la dirt, et te taper le nuage de poussière qu’il t’envoie tout ceci avec un sourire crispé et le fameux signe de la main genre on est pote, que tu fais à chaque automobiliste que tu croises… Donc au final, un raccourci dans la joie et la bonne humeur qui nous a fait perdre un temps fou. Mais vous me direz, le temps nous l’avons !

Plus nous nous approchions de la côte, et plus le paysage devenait montagneux et tropical. Pour vous donner une idée du décor, prenez les Alpes et ajoutez-y des palmiers et voilà, vous êtes dans les « Tablelands » ! Chutes d’eau, pâturages verdoyants où paissent de jolies vaches laitières, forêt humide et le tout, à une altitude qui dépasse 1 000 m à certains endroits : grandiose !! Jamais nous n’aurions cru voir ce type de paysage en Australie. Les Tablelands se situent dans les terres, juste avant d’atteindre la côte. Nous les avons traversé sur la journée en profitant des nombreuses cascades, des lacs remplis de tortues, des figuiers multi-centenaires sortis tout droit du film « Le Seigneur des Anneaux » et des sources d’eaux chaudes entourées de palmiers et de perroquets multicolores (ça fait rêver pas vrai ?! ^^), avant d’atteindre la ville de Cairns à la tombée de la nuit.


Le climat de l’extrême nord du Queensland est tropical, ça nous rappel un peu Bali : chaud et humide, avec ses forêts denses et bien évidemment nos amis les moustiques ! Nous ne nous sommes pas attardés à Cairns, nous avons juste fait la vidange d’Olica, le plein de provision et d’eau et avons filé à 100 kms au Nord, à « Cape Tribulation » pour 3 jours, où l’une des forêts tropicales les plus vieilles du monde vient à la rencontre de la mer et de sa « Grande barrière de corail ». C’est le seul endroit au Monde où 2 sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco se rencontrent.




En route, nous avons fait un p'tit crochet vers les montagnes afin d’aller au petit village de Kuranda, niché dans la forêt humide, qui se résume à une sorte de grand marché où l’on y trouve aussi bien des objets aborigènes fabriqués en Chine que des sous-vêtements en peau de kangourous ! Nous y avons rencontré un personnage très charismatique du nom de Jimmy’s Didges. Première approche : je prenais des photos de ses toiles aborigènes et m’a sauté dessus soit disant que je pourrais peut être les reproduire chez moi comme les chinois… J’ai une tête de Picasso ?!? Ensuite, il nous a raconté sa vie… comme quoi il venait de Madagascar, qu’il était musicien et jouait 17 instruments, et qu’il était venu ici dans le but de s’acheter un VRAI didjeridoo. En gros, à présent, il est manager, défenseur et vendeur d’art d’une tribu d’aborigène locale (didjeridoo, boomerang, toiles,…). Il nous a également expliqué ce qu’était le VRAI didjeridoo « made in aborigène » :

Jimmy : « Tu dois faire plusieurs kms à pieds dans la forêt pour trouver le bois d’eucalyptus évidé par les termites, donc trous imparfaits dans le tronc, y enlever l’écorce et y mettre de la cire d’abeille à l’embout, c’est CA le VRAI DidjeridOo !!! »
Titia et moi : « Ok ! »
Jimmy : « Si tu m’en achètes un juste pour la déco, j’te dis NON mon frère ! Un didjeridoo ça se joue ! Tu dois sentir le feeling avec lui !! »
Titia et moi : « Ça tombe bien on veut juste un boomerang ! »


Après 1h d’échange sur le didjeridoo, nous sommes repartis avec un boomerang dans notre sac. Plus petit et plus facile à transporter !

Quelques kms plus loin, nous avons atteint les « gorges de Mossman » pour une rando de 3h à travers la forêt luxuriante et la rivière qui y coule en son centre. Ça n’a plus rien à voir avec les forêts de Karri du Sud-Ouest. Là, on se croyait dans la jungle ! Moi qui est toujours voulu me la jouer Indiana Jones, je suis servi !! En tout cas, on comprend mieux pourquoi on les appelle les « Rainforest » (= forêts humides) : sombre, pluvieux et lourd ! 




Un ferry permet de traverser la « Daintree River » afin d’atteindre : « Cape Tribulation » (= cape de la désolation - nom donné par le capitaine Cook après le naufrage de son navire). Une seule route est accessible pour aller du Nord au Sud et où l’on peut y croiser le fameux « Casoar » : oiseau ressemblant à une autruche mais avec une tête bleu, un cou rouge et une grosse bosse dure sur le front. Il est en voie de disparition et il en reste moins de 1 000 sur le territoire. Il est très important pour la forêt car il est le seul à avaler les fruits tout entier de plus de 70 espèces d’arbres, puis dissémine les graines intactes au travers de ses excréments ce qui permet donc de repeupler la forêt ! Il est très dur à voir mais nous avons eu la chance de l’apercevoir furtivement en plein milieu de la route avec son petit. (Qualité de la photo pas top mais c’est tout ce que j’ai ! Google est votre ami pour plus de renseignements…).


Au programme pour ces 3 jours : balades en forêt (évidemment), squattage dans le van à cause du temps (pas pratique le van quand il pleut) et pour le dernier jour, balade à cheval depuis la forêt vers la plage, le tout, sous le soleil, ENFIN ! En forêt, à défaut de K-way, nous avons opté pour un look « 100% fashion » : vive le sachet plastique ! 

Grand moment lors de la rando équestre. Après avoir attribué à chaque cavalier un cheval, le proprio nous appelle à tour de rôle pour le monter. Tout fier, je monte le cheval le plus grand, pour s’apercevoir par la suite qu’il y a eu une erreur, et que celui-là était en fait pour Titia. Le mien était le plus petit du groupe, en gros, je me suis tapé un poney… ! Côté rando, bien ficelée, avec du trot et du galop, pour des débutants comme nous ! Action assurée surtout quand nous nous sommes aperçus que nos 2 chevaux étaient en compétition pour la 4ème place de la hiérarchie… Donc lors des accélérations, le mien mordait le cul de celui de Titia qui lui-même répondait par un coup de sabot ! On a bien faillit manger du sable 


De nouveau à Cairns pour y réserver l’une de nos activités la plus attendue : Journée plongée & snorkeling sur la « Grande Barrière de Corail » ! Pour trouver notre tour opérateur, nous avons comparé plusieurs compagnies pour au final arrêter notre choix sur « Swift Silver », qui n’est pas la moins chère mais permet d’aller sur le 2ème plus beau spot de plongée de la Barrière (inclus : 3 spots de plongée, 5h de snorkeling, 45 min de plongée bouteille et p’tit-déj/déj/collation à 16h compris).

A 8h du mat’, l’équipage accueille la clientèle avec les instructions à suivre pour la plongée puis nous propose le p’tit-déj composé de café, thé et muffins à volonté ! Gourmand comme nous sommes, je me suis enfilé 4 muffins et 2 cafés contré par Titia avec 5 muffins et 2 cafés. Grâce au bateau le plus rapide parmi toutes les compagnies, qui rebondissait de vagues en vagues, nous en avons fait les frais 10 min plus tard ! Voulez-vous les détails croustillants ? 5 sachets remplis par Titia contre 3 pour moi, on dira que c’est le muffin supplémentaire qui a joué dans la balance ! Cool la réputation du couple vomito… Nous étions arrivés à bord avec un grand sourire et plein d’énergie, tout cela transformés en cachet d’aspirine en 30 min, à « chucher » des glaçons ! 



Pas de pitié pour les croissants, malade ou pas, quand c’est ton tour de plonger, tu dois y aller ! Ça tombe bien, nous étions dans le premier groupe ^^. Une fois dans l’eau, l’envie de vomir a laissé place au stress, surtout en ce qui me concerne. Le moniteur de plongée a rappelé les bases (techniques de respiration, signes, …) – au moment d’aller sous l’eau, j’étais essoufflé à respirer à la bouteille, paniqué, je remonte à la surface aussitôt. Le moniteur m’a montré 10 fois la technique avant de choper le coup. Alors que Titia devant moi, gérait comme une pro ! Et moi qui pensais que c’est elle qui allait galérer… On a entamé la descente en suivant une corde qui allait jusqu’à une dizaine de mètres de profondeur. Changement de rôle, Titia a eu du mal avec les paliers de décompression, du coup, nous ne sommes pas allés trop profond mais on a déjà pu avoir un aperçu des fonds marins de la Barrière, rencontrer un poisson GEANT et avoir les bases pour remettre ça en Asie ! 



Pour le reste de la journée, nous avons fait du snorkeling (palmes, masque et tuba). Grâce à la combinaison, nous n’avions pas besoin de nous fatiguer à nager, elle nous permettait de flotter au-dessus des champs de coraux et des poissons multicolores qui se trouvent à quelques centimètres de la surface : MAGIQUE !!! On a eu la chance de voir plein de poissons clowns dans leurs anémones, des poissons perroquets, une tortue, et d’autres dont je ne connais pas les noms ^^. Comparé à la petite barrière de corail située sur la côte Ouest, les coraux sont plus colorés, plus petits et plus fournis. Niveaux poissons, c’est à peu près la même chose. La seule grande différence est qu’à l’Ouest, la barrière est toute proche de la côte, donc pas besoin de payer un bateau pour l’admirer.



En tout cas, nous avons passé une journée qui restera gravée dans nos têtes pour un bon moment, et je pense même à passer mon PADI (diplôme de plongée) en Thaïlande ! Nous avons rencontré un Canadien qui m’a parlé de ce plan, et apparemment c’est beaucoup moins cher là-bas.


Le lendemain, nous avons flâné dans les rues de Cairns et sur sa fameuse esplanade qui borde la mer. Comme il n’y a pas de plages, la municipalité y  a créé un lagon artificiel pour se rafraichir ! J’vous l’dit, ils ont vraiment de bonnes idées ces australiens ! Le dimanche, beaucoup de familles viennent autour de ce lagon, sur les espaces verts, afin d'y pique-niquer, se détendre dans l’eau ou tout simplement faire bronzette. On envie ce cadre de vie : une jolie ville jeune et dynamique, située au pied de la barrière de corail, entourée de forêts tropicales et de montagnes remplies de chutes d’eaux, et 300 jours de soleil par an ! Ca change de notre NOOOooooRrddD !!!


En fin d’après-midi, nous avons retrouvé notre pote Mathieu rencontré à Perth et son amie autour d’un verre. Comme quoi l’Australie n’est pas si grande que ça ! Nous nous sommes racontés nos aventures durant ces 5 derniers mois, et nous a invité à venir manger le soir même chez un vieil australien qu'il a rencontré la veille. Plan un peu bizarre mais pourquoi pas ! Et à ce moment-là, la soirée s’est transformée en grand n’importe quoi ^^. Je vous raconte : le vieux avait donné RDV à Mathieu et sa copine à 18h en plein centre-ville, nous sommes donc allés avec eux. D’une petite voiture blanche limite voiture sans-permis est sorti Jean-Paul ! La soixantaine, mince, énergique et sourd comme un pot. On se présente et on s’excuse de s’incruster comme ça mais il dit qu’il n’y pas de problème et que l’on peut même dormir chez lui. A ce moment-là on se dit que nous sommes face à une personne très généreuse. Je lui dis que j’ai mon van garé au coin de la rue et que je vais le suivre jusque chez lui. 2 min plus tard, on arrive avec notre Olica, et Jean-Paul est en train de parler avec 2 mecs, on se dit qu’il doit surement inviter d’autres personnes pour venir manger chez lui. En réalité, il a accroché une voiture de sport en faisant une marche arrière, donc le mec est sorti pour faire un constat, et notre vieil ami ne voulait rien entendre, il est remonté dans sa voiture pour se barrer, mais un habitant plutôt costaud qui a assisté à la scène intervient et l’empêche de démarrer. Le ton monte entre les 3 et la victime appelle les flics : 2 flics à vélo + 1 voiture de flic + 1 ambulance arrivent dans les 5 mins qui suivent. Le pauvre Jean-Paul se fait plaquer contre sa voiture, menotter (ils ne rigolent pas les flics en Australie) et doit passer le test d’alcoolémie, verdict = 2,5 gr d’alcool ! Il n’était pas tout frais l’haricot ! Qui plus est : pas d’assurance, pas de permis et délit de fuite !!! Au final, son pot de yaourt va à la fourrière et lui, direction le commissariat ! Je vous l’ai dit, il ne rigole pas ici ^^. Seul problème, toutes les affaires de mon pote étaient déjà chez le vieux comme il devait y dormir, on a donc du expliquer la situation au flic pour avoir les clefs de la maison de Jean-Paul. Je prends mon van pour l’amener et allons chez le voisin pour y laisser les clefs. On tombe sur une japonaise qui ne comprend rien et qui nous prend pour des fous, mais au final garde les clefs. Donc résultat, au lieu de manger un bon repas, c’était 2 boites de thon avec du pain de mie… Puis nous avons terminé la soirée au marché nocturne.

De nouveaux aux revoirs avant de prendre la route vers le sud, où un catamaran nous attend dans 4 jours pour nous emmener vers « les Whitsundays », pour un séjour de 2 jours et 2 nuits. Comme je dis souvent, c’est peut être la première et dernière fois en Australie, autant en profiter ^^. Petit aperçu du bout de paradis :

4 commentaires:

Isabelle a dit…

GRANDIOSE la vidéo sur la barrière de corail. Beaux débuts de plongée sous marine pour tous les 2 et je me doute bien expérience inoubliable.
Ca continue à être un réel plaisir de découvrir en même temps que vous ce pays et je vous félicite sur la rédaction de tous vos commentaires, vous arrivez réellement à accrocher le lecteur (j'ai eu beaucoup d'avis positifs) et on ne se lasse pas de vous lire. Nous sommes très fiers de vous. Gros bisous et bonne croisière en catamaran (encore une première ! GENIAL).

didier chantal a dit…

Toujours très très jolie les vidéos et photos, on a l'impression de se répéter mais on ne s'en lasse pas.
Très bon aussi vos débuts de plongeurs,moins terrible vos débuts de matelots hein! les vomitos.
Sublime la barrière de corail.
J'espère pour vous, que vous supporterez beaucoup mieux le catamaran que le bateau.
En vous souhaitant bonne croisière et bonne amusement.
BISOUS BISSOOOUUUUSSSSSSSS !!!!!.

Marmite a dit…

Je suis sans voix !!
Vous me faites rêver !!
Profitez bien, gros bisous.
MARMITE !

Alicia :) a dit…

De magnifiques photos, ainsi que de magnifiques vidéos!!
beh même les français ont les mêmes idées que les australiens pour les plages "artificielles" regardez à Lille on en avez une ahaha!! (je plaisaaaaaaaaaaaaaaaante!). Vous nous faîtes voyager aussi avec vos photos et vos vidéos!!! et dire qu'après ce sera un magnifique souvenir, c'est bizarre de penser ça. la dernière photo est plus que magnifique, on croirait même que c'est du faux :O.
bisous les deux!!♥